Conférence de Simone de Montmollin

ponedjeljak, 4. septembar 2023.

Santé ! 

(Conférence de Simone de Montmollin présentée à l’Hôtel de la Paix le 4 septembre 2023)

 

Santé ! Tel était le titre ambigu de la conférence que Simone de Montmollin, membre du club, oenologue, conseillère nationale et candidate au Conseil des Etats, nous a présentée le 4 septembre 2023. 

 

« La santé, on se la souhaite même avec le plus divin des breuvages », rappelle-t-elle. Mais, depuis depuis l’introduction de la LAMAL, la santé devient de plus en plus coûteuse. L’explosion des coûts était prévisible, mais elle touche à ses limites : un tiers de la population doit être aidé pour s’acquitter de ses primes d’assurance maladie ; un autre tiers bougonne, mais a les moyens de « s’offrir la santé qu'il souhaite »; reste un troisième tiers, ni riche ni pauvre, pour qui la situation devient intenable. 

 

L'explosion des coûts doit être maîtrisée et tous les partis font valoir leurs idées, ce qui est normal en année électorale. 

 

Pour Simone de Montmollin, il n’y a pas une solution miracle mais des solutions partielles qui pourraient aider. La difficulté réside dans l’incapacité dans laquelle se trouve le pays de réaliser un « pacte de la santé » où toutes les parties prenantes — les assurances, les métiers de la santé, les patients — prendraient leur part de responsabilité dans l’élaboration d’une solution commune. 

 

Les assureurs pourraient être plus proactifs pour limiter les prestations inutiles. Ils le font dans une certaine mesure mais pourraient faire plus. La question de leurs réserve reste aussi entièrement posée.

 

Le corps médical souffre d’une pléthore de spécialistes et d’un manque de généralistes. La médecine préventive n’est pas assez développée. Les incitations sont manifestement pas les bonnes.

 

Quant aux patients, 5% d’entre eux représentent la moitié des coûts, dont l’autre moitié se répartit sur les 95% restants.

 

Une coordination et la vision d’un pacte pourrait ouvrir la voie à de nouveaux modèles qui remédieraient aux dysfonctionnements les plus graves et les plus coûteux.

 

Le passage en revue des solutions toutes faites présentées par les partis montre qu’aucune ne mène vraiment au but: 

·  La fin de l’obligation de contracter, préconisée par l’UDC, représenterait un magistral retour en arrière.

·  L’assurance « low cost » proposée par le PLR, a l’avantage de susciter le débat mais elle mettrait à mal la solidarité. 

·  La facturation en fonction des résultats plutôt qu’en fonction des prestations serait difficile à concrétiser.

·  Le couplage de l'évolution des primes à celle des salaires, voulue par le Centre, ne s’attaquerait pas au principal problème, à savoir les coûts, 

·  Il en va de même du financement des primes par l’impôt, dont rêve la gauche, 

·  Quant à la la Caisse unique (ou publique), régulièrement refusée par le Souverain, rien ne prouve que ses coûts administratifs seraient inférieurs à ceux des assurances privées (l’exemple de la SUVA démontre plutôt le contraire).

·  Seule la FRC reçoit un satisfecit de l'oratrice: sa proposition est de geler les primes jusqu’à ce que toutes les parties se mettent autour d’une table et développent une nouvelle solution. Cela irait en principe dans la direction souhaitée.

 

Face à un sujet aussi sensible, les questions et les réponses ont bien sûr été nombreuses: oui, la Suisse suit à la trace toutes les évolutions à l’étranger (benchmarking), mais aucune ne fonctionne vraiment. On pourrait, comme les Anglais conserver la qualité et renoncer à l’accessibilité des soins, mais qui en voudrait en Suisse ? On pourrait, comme les Français, renflouer par l’impôt (ou la dette…) le trou de la Sécurité sociale, mais cela ne serait pas possible dans notre pays, qui a été sauvé par son frein à l'endettement. 

 

Pour terminer, on rappellera que la santé ne rapporte rien, c’est la maladie qui rapporte ! Et, pour reprendre la remarque d’une experte, membre du club et future oratrice, les trois principaux partenaires déjà cités jouent à une sorte de mikado : le premier qui bouge a perdu, car rien ne dit que les autres feront aussi une concession de leur côté.

 

Nous souhaitons tous de voir Simone représenter Genève au Conseil des Etats, une assemblée qui serait enrichie par son intelligence lucide et pondérée.

 

Santé !

 

MD